~¤ Rappel à l'ordre ! ¤~

Le soleil brillait, les oiseaux chantaient au dessus de la mer calme de la Grand Line. Rien ne semblait pouvoir perturber ce calme naturelle et cette paix harmonieuse. Enfin pour le moment, car au loin, dans l’horizon, se dressa une ombre gigantesque, celle d’un bateau plus exactement. Un étendard hors du commun, pour un bâtiment la marine, virevoltait dans les airs au dessus du pont principal. Un œil étrange était fixé sur un fond noir, ce qui était d’habitude utilisé par les pirates eux-mêmes. Ce bateau, ce rapprochait des terres et plus exactement de la dite Terre Sainte, repère principal du gouvernement et de la marine. Ici aucun pirate, ou du moins aucun pirate libre et vivant. Un semblant de paix régnait dans ces lieux et les richesses foisonnaient mais pour qu’un navire de la marine se montre au loin, il fallait une bonne raison, soit être un gradé ou alors être rappelé par l’Amiral Sengoku lui-même ou par le conseil des cinq étoiles. Ce navire appartenait à un célèbre Vice-Amiral, répondant au nom de Turo Ijinn alias Orochimaru l’Ombre du Serpent. Sa réputation était portés jusqu’aux confins des mers et des océans, il était fourbe, violent, barbare et sanguinaire… Mais on disait surtout qu’il avait perdu la raison, son esprit avait sombré dans les ténèbres les plus profondes. Tuer, torturer était de banales activités pour un homme tel que lui, sa folie ne lui permettait pas ressentir la moindre pitié, le moindre remord, ni même d’entendre la plus petite voix de sa conscience à l’agonie.

Ijinn menait donc son bateau sur les mers, à la recherche de pirates afin d’accomplir ce dont il était chargé. Traquer et ramener vivant ou mort les proies du gouvernement. Il avait la fâcheuse tendance de ramener ses captures mortes, ce qui rendait difficile la prise d’informations lors d’interrogatoires. Il se dirigeait vers le port de la Terre Sainte, afin de rejoindre le conseil des cinq étoiles, qui demandait sa présence devant eux, pour des raisons non mentionnées. Le Vice-Amiral était posté sur l’avant de son bateau, debout droit comme un « i », il observait les côtes qui s’offraient à son regard. Son teint de peau pâle, ses yeux d’apparence reptilienne et ses longs cheveux noirs comme l’ébène, imposait une autorité qui paraissait naturelle. De plus un petit sourire restait implacablement sur ses lèvres, alimentant la sensation de folie meurtrière qui émanait de lui. Il ne semblait guère inquiet par la soudaine convocation du conseil, il n’avait pas pour habitude de craindre la moindre chose, il avait un gros problème avec l’autorité et la hiérarchie militaire et gouvernementale. Ijinn laissa ses homme amarrer le bateau et descendit paisiblement sur les quais afin de poser afin le pied sur la terres ferme. Il se tenait de façon désinvolte, les mains dans les poches et marchait d’une façon décontractée en direction de la salle du conseil. Il ne passait pas vraiment inaperçu dans les rues, on se retournait en sa direction car sa réputation et les rumeurs sur son compte l’avaient précédées. Il ne semblait guère gêné et même son sourire s’élargissait à chaque second. Puis finalement il arriva aux portes du palais, deux gardes étaient postés devant la porte, assurant la sécurité et le passage dans l’annexe du bâtiment. Ils se poussèrent d’un pas en arrière à la vue du grand Vice Amiral au teint blafard, lui ne leur prêta aucune attention particulière et continua sa route alors que les portes s’ouvrirent automatiquement à son passage.

Face à lui, il trouva une porte imposante, aussi bien par la taille, que par les matériaux qui la composaient. Il s’arrêta juste devant elle sachant que derrière il trouverait au moins un membre du conseil. Ijinn leva la tête légèrement vers le plafond au dessus de lui et esquissa de nouveau un sourire, puis alors il donna un violent coup de pied contre la porte afin de l’ouvrir et faire une entré remarquée. Une sorte de grincement se fit entendre et une pièce plutôt sombre se découvrit juste devant lui. Il avança toujours aussi décontracté, les mains dans les poches… Enfin, il fit résonner sa voix, s’adressant à quiconque se trouvait dans l’obscurité de la salle. Son timbre de voix était grave et son ton enjoué, ce qui collait parfaitement avec son physique.

" Yare,Yare… Ca faisait un bail que j’avais était convoqué par le conseil des vieux tromblons… "

Comme à son habitude, il se montra presque insolent envers ses supérieurs, il n’aimait guère plier courbette et lécher les bottes, quoiqu’il puisse en coûter. De plus il savait que malgré tout il était suffisamment important pour risquer quelque chose, déjà que la marine fermait les yeux sur pas mal de ses agissements, aussi bien envers les pirates, que les gens honnêtes et les chasseurs de primes. N’attendant ensuite pas plus longtemps, il renchérissa de plus belle, en ajoutant ces quelques mots…

" Si c’est au sujet de mon ancien Bras Droit que vous m’aviez collés dans les pattes pour me surveiller… Sachez que se n’était qu’un malencontreux… accident… il n’a pas dû supporté le stress de ce poste à haute responsabilité… "

En effet, Ijinn avait déjà eu près de cinq Bras Droit, envoyaient par le gouvernement et les hautes instances de la marine afin de veiller qu’il ne dérape pas durant ses missions, mais surtout pour rapporter le moindre de ses faits et gestes. Les cinq avaient péris dans d’étrange circonstances, plus ou moins louches, d’ailleurs Ijinn ne se cachait pas vraiment de ses méfaits et prenait même un malin plaisir de les renvoyer à ses supérieurs. Il avait, par exemple, renvoyait une main de son dernier Bras Droit au conseil afin sûrement de s’amuser un peu…

" J’espère que vous avez bien reçu mon colis… Kukukukuku… "

- Messires du Conseil Des Cinq Etoiles, le Vice-Amiral Ijinn est arrivé il y a peu. Cria l’escargophone posé sur la petite table basse cerclée de cinq grands divans.
- Très bien, merci, faîtes-le monter, je vous prie. Répondit d’un ton sur, Seiken Seijika, le Doyen des Cinq Sages.
- A vos ordres, monsieur !

Sur cette dernière phrase, le gastéropode n’émit plus de bruits, comme s’il s’était subitement endormi. Ce qui était d’ailleurs le cas. Le vieil homme ayant parlé était des plus imposants. D’une masse assez élevée mais d’un charisme détonnant, il était tranquillement assis dans son fauteuil aux ornements fastidieux en tenant sa canne de bois à deux mains mais l’aura qu’il dégageait était des plus pesantes, comme si rien ne pouvait l’atteindre. Le vieillard avait une coupe de cheveux insolite pour son âge, c’était plus les jeunes gens qui se faisaient des rastas. Ses cheveux blanchâtres étaient tressés en masse et retombaient au début du cou, avoisinant ainsi une barbe des plus épaisse et broussailleuse de même couleur. Assis avec lui, quatre autres vieillards possédant une toute aussi grande prestance que lui commencèrent à se lever de leur siège et à rejoindre la vaste table ronde du fond de la salle, près de l’immense baie vitrée dont bon nombre de fenêtres étaient généralement ouvertes pour faire circuler l’air frais qui composait le bon temps constant qui berçait Marie-Joie.

Cette salle était l’endroit où le monde était dirigé, ses lois, ses droits, ses devoirs, ses décisions. La façon d’être du globe dans son entièreté était dictée ici-même, par ces cinq sages et leurs suppléants tel que l’amiral en chef Sengoku le Boudha ou la Vice-Amirale Tsuru la Tacticienne. Ces cinq hommes au sommet mondial brillaient néanmoins dans l’ombre, les exécutants dernièrement cités ont tous les mérites d’une décision prise. C’était ainsi que fonctionnait le rouage, c’était d’ailleurs le Conseil Des Cinq Etoiles même qu’il l’avait ainsi fait. Ces hommes n’étaient pas du genre à se battre futilement pour pouvoir rayonner aux yeux de la terre, pour eux, seul l’équilibre de cette dernière était prioritaire. Ce qui suivait restait secondaire.

L’homme convoqué était un Vice-Amiral du nom de Turo Ijinn, violent, sanguinaire et insolent, il fut convoqué ici pour une raison bien précise. Bien sûr, bon nombre de marines lui avaient déjà remontés les bretelles mais il n’écoutait rien. Il fallait donc prendre des mesures drastiques et le Conseil fut déplacé à cet œuvre. Bien sûr, ça n’était point la seule raison. Il aurait été puéril de déplacer les dirigeants de la planète juste pour remettre un subordonné dans le droit chemin.
Une réunion urgente des Capitaines Corsaires eut été décrétées, Seiken doutait néanmoins que ne serait-ce que l’un seul d’entre eux ne montre le bout de leur nez. Il était effectivement rare qu’une réunion de ce genre attire beaucoup de monde malgré l’importance des faits, il était difficile d’imposer une chose à un pirate, qui plus est un pirate membre de l’un des trois grands groupes s’étant imposé sur la Route de Tous les Périls. Et dire que ces truands étaient normalement allié à la Marine, ils n’en faisaient cependant rien et niaient incessamment les appels sans aucunes excuses valables.

Enfin bref, revenons-en aux faits, l’appel venant d’être pris signalait la présence de leur invité, se préparant à le recevoir, quatre des cinq sages s’assiérent autour de la table gargantuesque tandis que le cinquième, Seiken Seijika attendait debout devant la vaste porte à doubles battants. La mine sévère et l’allure droite comme à l’accoutumée, il avait tenir fermement une canne entre ses mains, la vue de cet homme donnait l’impression qu’il pouvait encore faire les choses les plus folles.
Le Doyen entendit alors des bruits de pas dans le couloir avoisinant, la cadence des mouvements lui firent savoir que Turo Ijinn était naturellement accompagné par deux soldats par simple usure de politesse. Ne faisant rien de cet acte, le Vice-Amiral se contenta d’enfoncer d’un grand coup de pied l’entrée de la pièce, les mains dans les poches, l’air réjoui et faussement innocent comme si ses actes étaient parfaitement réglementés et normaux, il adressa alors quelques paroles moqueuses au hasard pour accompagner son entrée remarquée. Gardant tout son sang-froid malgré l’impertinence dont cet homme faisait preuve, Seiken se contenta de placer une réplique de sa voix mielleuse et quelque peu étouffée par l’épaisseur de sa barbe.

- Vice-Amiral Ijinn, c’est avec un déplaisir non dissimulé que nous vous accueillons en Terre Sainte.

C’est sur cet accueil quelque peu charmant que l’invité continua son monologue, interrogeant sur le fait de sa convocation ici-même. Il parla de son bras droit. Bras droit porté disparu depuis longtemps. Le Conseil avait de forts soupçons sur le fait qu’Ijinn abattait ses alliés sans remords et tout aussi bien que ses ennemis mais n’avait néanmoins jamais su le prouver. Mentionnant même un certain colis qu’il avait eu le culot de leur envoyer. C’était carrément comme s’il leur demandait de le condamner à la peine capitale pour les méfaits qu’il venait d’avouer. Le Vice-Amiral avait certes plus de défauts des plus ennuyeux que de qualités intéressantes mais ces dernières, bien que peu nombreuses étaient fortement développées. Il n’en avait pas vraiment l’air sous ce visage loquace et loufoque mais c’était un combattant des plus redoutables, Seiken même n’était point sûr de pouvoir le battre sans pour autant le redouter. Le vieillard détestait ce subordonné qui méprisait toutes marques de respect et était aussi discourtois.

- Bien, je ne crois pas que nos amis les Capitaines Corsaires nous gratifieront de leurs présences, nous pouvons donc commencer la réunion. Venez donc vous asseoir Vice-Amiral !

Sur ces dernières paroles, le patriarche Seijika lui tourna le dos et partit rejoindre ses collègues à la table, une fois arrivé, il recula l’une des lourdes chaises avant de s’y asseoir humblement et attendit qu’Ijinn en fasse de même.

- Sur ce, débutons par l’affaire vous concernant, Vice-Amiral. Il se racla la gorge, toussota légèrement avant de débuter son exposé. Malgré vos rapports de mission mettant en valeur votre assiduité au combat, votre impertinence, votre cruauté et votre insuffisance à l’égard de vos hommes nous force à prendre des mesures drastiques. Pour aller directement aux faits, nous envisageons une rétrogradation directe. Toutefois, un sursis vous est accordé le long d’une dernière mission qui aura pour but la vérification de votre mode de fonctionnement en mission. L’on dit que la fin justifie les moyens mais ce proverbe ne doit nullement s’appliquer dans un cas comme celui-ci. Avant de vous exposer le but de votre mission, je vais vous présenter celui qui surveillera vos faits et gestes et qui nous livrera un rapport. Si par ailleurs il serait porté disparu au cours de votre but requis vous en serez tenu comme responsable, en bref, vous êtes aussi responsable de sa vie. Une dernière chose, c’est un Colonel mais il travaille depuis longtemps sous nos ordres directes. Il n’en a pas le grade mais il peut être considérer comme votre égal voir supérieur. Il ne sera donc pas votre subordonné mais un collègue à part entière. Toutes décisions se fera avec lui.
Sur ce… Colonel Blackmore, pouvez-vous entrer, je vous prie ?

Cette dernière phrase était dite sur un ton plus haussé pour que quelqu’un à l’extérieur de la salle puisse l’entendre.

Raïzen se tenait derrière la grande porte, excité par la curiosité qui le démangeait. Pourquoi avait-il été convoqué ? Allait-il monter en grade après tant d’années de loyaux services ? Seul l’avenir nous le dira.

Il était assis sur les fauteuils recouverts de velours rouge et d’ornement plaqués or de la salle d’attente. Il tapait des pieds. C’était incontrôlable une fois qu’il était nerveux. Les deux soldats présents dans la salle rigolaient entre eux. Raïzen remarqua les capes bleu marine marquées du sigle de la marine que portaient les gardes. Non seulement, c’était une question de tenue obligatoire dans le palais mais les marins les portaient fièrement car elles étaient le signe de bravoure et de dévouement envers l’armée récompensés par une promotion. Cette promotion était seulement donnée aux meilleurs éléments.

Raïzen se demandait jusqu’à quand pensaient-ils le faire poireauter mais le grand bruit d’une porte ouverte violemment le fit sortir de ses pensées.

*Et bien ! Et bien ! Y’a de l’action de l’autre côté. J’aimerais savoir ce qu’il se passe.*

Il se leva et fit les cents pas jusqu’au moment où la voix de l’honorable maître Seijika résonna dans la grande pièce de réunion et appela le jeune Raïzen. Les deux gardes se précipitèrent alors pour entourer comme il se doit le Colonel.

L’un deux ouvrit la porte et Raïzen pénétra dans la pièce en saluant de la tête le marin qui lui avait ouvert la porte.

Raïzen vit les sages assis autour de la table. La salle était immense et d’un faste incroyable. Il se trouvait dans le point névralgique de l’ordre et des lois du monde entier. Cela l’impressionnait quelque peu. Il salua les sages et engagea la conversation en se redressant, se mettant au garde-à-vous et collant sa main sur son front comme le salut militaire l’exige.

« Colonel Raïzen Blackmore, commandant du Navire immatriculé 666 des forces de la Marine, le Spitfire. Je me présente à vous sous reçu d’une missive m’assignant à une mission qui me sera délivrée par le Conseil des Etoiles. C’est un honneur de me présenter à vous ! »

Il attendit l’ordre de repos donné par le Grand Sage Seijika et s’exécuta. Il scruta alors les environs et mis à part les sages, un homme à l’allure effrayante se tenait debout d’une manière nonchalante et inconvenante à la situation. Il ne tint mot à cet individu dépourvu de politesse et écouta attentivement ce que les Sages avaient à lui dire.